Revue SQUALE 1521 50 ATMOS

Bonjour

Aujourd'hui, je vais vous présenter la 50 atmos de la marque Squale.

Tout d'abord, un bref historique de la marque, peu connue du grand public:
En 1946, Charles Von Büren commence à fabriquer des boîtiers et éléments de montre pour différentes marques horlogères à Neuchâtel, en Suisse.
C'est une petite entreprise familiale, et qui, encore aujourd'hui, l'est resté.
Très vite, la société Von Büren va se mettre à fabriquer ses propres montres, et c'est en 1959 que nait officiellement le marque Squale.
Des plongeurs célèbres comme Maria Treleani, Jean Tapu ou Jacques Mayol ont utilisé des Squale.
Des années 60 aux années 80, Squale fourni également de nombreuses marques comme Doxa, Tag Heuer, Dodane ou Blancpain.




(source internet)

Durant la même période, Squale fourni aussi certains corps de l'armée italienne.
Arrivé la crise quartz et Squale décide  d'arrêter de fabriquer des montres automatiques pour se consacrer à cette technologie concurrente, hélas, sans pour autant retrouver le succès.
Un seul modèle de cette période a survécu à l'oubli, la Squale Rambo équipée d'une boussole.


(source: oviraicov, WUS)

Quand Charles Von Büren prend sa retraite, c'est la famille Maggi, distributeur officiel de la marque en Italie, qui reprend Squale.
Dès 2005, les modèles historiques sont relancés et aujourd'hui l'entreprise familiale fabrique toujours en Suisse ses modèles classiques comme la 50 atmos, la Tiger ou la fameuse (mais bien trop grosse pour moi ) 101 atmos et sa lunette en bakelite, ainsi que des ré-interprétations modernes (la 60 atmos, par exemple, taille XL de la 50 atmos).

Un petit mot sur la 1545, très "inspirée" de la submariner, swiss made et vendue en Asie et aux USA mais pas en Europe ou en Australie.
Deux théories s'affrontent : l'une comme quoi un membre "dissident" de la famille distriburait ces montres de son côté, l'autre, beaucoup plus plausible selon moi, comme quoi pour des raisons de droits et/ou d'image, Squale ne la distriburait que sur des marchés moins sensibles.


Revue de ma Squale 1521 50 atmos professional
...ou plutôt de mes 2 Squale.
En effet, j'ai commencé par la version bleue/boîtier sablé que j'ai revendu quelques mois après. L'idée était de reprendre plus tard une version noire/boîtier poli, plus polyvalente et surtout plus proche des versions vintage.
C'est la sortie de l'édition anniversaire (bien que sans différence notable par rapport à la version standard) qui a été la bonne occasion.





La première chose qui étonne avec cette montre, c'est sa taille : elle rend bien plus petite que ses dimensions pourrait le laisser penser sur le papier.
Elle est donc parfaitement adaptée aux petits poignets grâce à la forme de ses cornes, très arrondies et qui sont même plus basses que le fond du boîtier lui-même ! (les gros poignets préféreront la 60 atmos)



Dimensions (hors couronne):
39.5 (41.5 avec la lunette) × 48mm
épaisseur 12.5mm (boîtier), 14mm en incluant les cornes qui descendent plus bas que le boîtier.

La finition du boîtier est belle avec des arrêtes bien dessinée.
Le traitement des surfaces est très simple avec soit du tout poli, soit du tout sablé. Pas de brossage sophistiqué comme chez Seiko.
Le boîtier est asymétrique portant, côté arrondi, la gravure du nom de la marque, et côté anguleux, la couronne placée à 4h.
Ainsi, et bien que cela rende un peu plus compliqué sa manipulation, la couronne est bien protégée et ne gêne absolument pas. Elle est gravée du logo Von Büren.




La lunette, avec insert en métal, est unidirectionnelle. A 60 clics sur les premiers modèles, elle est peu à peu remplacée par la nouvelle version à 120 clics (dont bénéficie l'édition anniversaire).
Elle présente également deux particularités :
D'une part, elle est plus large que le boîtier pour faciliter son usage en plongée.
D'autre part, elle est munie de 4 vis permettant de régler son serrage voire même de la démonter et par exemple, régler facilement un éventuel défaut d'alignement avec le cadran (en racourcissant le ressort)



Le cadran.
Mat pour ces 2 modèles, il est décoré d'indexes géométriques luminescents et d'un chemin de fer blanc, tout à fait dans l'esprit des différents modèles vintages.
Il est protégé par un verre Saphir plat et anti-reflets sur les deux faces.
La date est entourée d'un cadre blanc. Les aiguilles, bien évidemment luminescentes, sont blanches pour celles des heures et secondes et orange fluorescent pour celle des minutes.
Sur la version standard, la présence en double du nom de la marque peut surprendre. Ma théorie est qu'il s'agit d'une réminiscence du passé, lorsque Squale fabriquait des montres pour d'autres marques : souvent, en bas figurait le logo Squale et en haut la marque commercialisant la montre.
Quand Squale a commercialisé ses propres montres, ils auraient donc naturellement inscrit le même nom dans les deux zones.
(à noter que certaines marques plus prestigieuses ne faisaient tout de même pas figurer le nom de Squale sur le cadran   )



La luminosité est assurée par du superluminova et reste donc légèrement inférieure à ce que propose Seiko.
Étrangement, le point placé sur la lunette est protégé par une lentille en verre minéral. Il est un peu moins lumineux que les indexes et aiguilles.



Le mouvement est un ETA 2824.2 automatique avec possibilité de remontage manuel et stop seconde d'une fréquence de 4 Hz (28 800 alternances par heure)

Le bracelet est à choisir lors de l'achat. J'ai opté pour un modèle caoutchouc bien rétro tout à fait adapté à ce type de montre.
Il est siglé de la marque, tout comme la boucle.
Bizarrement, celui de l'édition spéciale capte moins la poussière que ne pouvait le faire celui de ma bleue.




Enfin, vous l'aurez compris à son nom, l'étanchéité est de 50 atmosphères, sans usage de valve à Hélium (même la 101 atmos s'est longtemps passé de cette valve)

Question tarifs :
Il m'est difficile d'avoir un avis sur le prix de cette montre qui passe de justesse en-dessous du plafond psychologique des 1000 €
D'un côté, il existe de nombreuses micro-marques proposant une étanchéité identique ou supérieure pour moins cher.
D'un autre côté, qu'avons nous chez Seiko pour le même tarif dans la gamme Prospex ?
Au final, c'est le prix à payer pour porter au poignet un petit bout de l'histoire des montres de plongée.
Tous les plaisirs d'une plongeuse venue du passée sans ses inconvénients (fiabilité, tritium...)
Un peu comme Vostok

Merci pour cette revue de Squale.

j'adore !

Il y aurait tellement à dire sur squale ...
Merci Doc pour cette revue : et j'adore squale et surtout leur boîtier skindiver

De rien, si ça peut créer des CHI

Simke, pour avoir un avis plus précis sur la Skindiver, je pense qu'il faudrait plus de photos

Difficile d'en dire plus sur le boîtier skindiver ( couronne à 3 heures) type seiko 62MAS.

Il a été distribué à des milliers d'exemplaires, à des centaines de marques : de la plus obscure, aux plus renommées ( je pense à LANCO, NICOLET, AQUA-LUNG, AQUASTAR)

Je découvre même des sous déclinaison du boîtier : étanche 10 bars, 20 et 30 bars... Avec cornes percées ou non, des entrecornes de 19 ou 20 mms.

Des cadrans marqués squale à 6 heures + une marque lambda à 12 heures... Voir juste une marque X à 12 heures.

Une chose est sûre en tout cas : à l'époque, on ne s'offusquait pas sur un cadran ou des aiguilles identiques ou des compatibilités entre pièces, et on ne criait surtout pas " oh mon dieu mais c'est du plagiat de X ouY" telle une vierge effarouchée.

Les plongeurs avaient besoin d'un instrument, il fallait que ça marche et c'est tout.


Je vais étayer un peu pour montrer la diversité de cadrans/aiguilles/marques et même de mouvements :

Je suis par contre désolé, je ne sais pas d'où proviennent les photos donc : crédits le net...















Ceci n'est qu'un aperçu de ce que l'on peut trouver dans ce boîtier ( et je ne parle pas des mouvements : jeambrun, France ébauche, felsa, eta...)

On note la similitude avec le boîtier de la 62Mas, mais citizen proposait aussi un boîtier similaire.

De très jolies montres de plongée, encore abordables pour certaines mais jusqu'à quand...

C'est vraiment de très beaux modèles (même si j'espérais plus de photos de la tienne )
Cette époque horlogère me fait un peu penser à l'époque héroïque de l'automobile où celui qui faisait la carrosserie n'était pas forcément celui qui avait fait la voiture...

Qu'en est-il du lume de tes/ces vieilles plongeuses, Simke : n'était-il pas enrichi au tritium (ou pire) à cette époque ?
C'est l'une des choses qui me rebutent pour me lancer dans ce type d'achat (ce qui n'est pas plus mal pour mon portefeuille en fait )

Je ferai une petite revue dans la section française : Alihor était un regroupement d'holorgers français.

Quand au lume : bien qu'il n'y ait plus de luminescence, je pense que l'on était sur du tritium.

Superbe Doc' ,

Autant j'avais beaucoup apprécié de la voir dans le fil "la montre du jour" autant cette revue et particulièrement la photo de cette 50atmos à ton poignet sont à même de déclencher une sacrée CHI !

En fait, elle possède tout ce qui est appréciable en matière d'horlogerie : une histoire, une justification, une grande technicité (500m …) et une conception bien née, une belle réinterprétation du passé de la marque, … je pourrais certainement craquer sans délai avec un diamètre un poil plus contenu … même si tu la porte crème sur ton poignet !

Félicitations à toi pour cette belle acquisition

Tool-Watch sans concession et qui pourrait pourtant se porter sous une chemise sans soucis. Et 100% d'accord sur le poli !

Merci Erygyios
C'est exactement tout cela  qui m'a séduit dans cette montre (et chez Squale en général)
Et je reste persuadé qu'elle n'est pas trop grande pour toi non plus



Simke, c'est bien ce que je pensais
D'ailleurs, le 'T' sur certains cadrans de cette époque, c'est pour Tritium, non ?

Dans tous les cas, j'ai hâte de voir ta belle sous toutes les coutures  

D'après ce que j'ai compris : T pour " radium free"...

Après Doc ( et les autres) : il ne faut pas se priver, et je ne vais pas m'étendre plus loin !

LeDocteur a écrit:Merci Erygyios
C'est exactement tout cela  qui m'a séduit dans cette montre (et chez Squale en général)
Et je reste persuadé qu'elle n'est pas trop grande pour toi non plus

Un choix franchement en adéquation avec le reste de ta collection !

Je persiste à ne pas lire la phrase en petit caractère … car la seule plongeuse en 42 mm qui va être susceptible d'entrer dans ma collection à l'avenir pour s'assortir à mon Amphibia sera elle aussi suisse, technique, chargée d'histoire mais orange … avec une ouverture de cadran plus faible que la Squale mettant d'avantage en avant le boitier !

Doxa ?

Fokker III a écrit:Doxa ?

J'ai toujours adoré sans limite cette marque.

Erygyios a écrit:

Fokker III a écrit:Doxa ?

J'ai toujours adoré sans limite cette marque.

Ah... La sub de Doxa
Mais je ne suis pas (encore ?) prêt à mettre autant dans une seule montre (et à me séparer de certaines des miennes pour cela...)


Oui, Simke et Pascal, vous avez probablement raison, et ce n'est pas pire qu'une Vostok vintage...
Je demande aussi à quelle époque les fabricants occidentaux sont passés du radium au tritium (et si ils ont toujours été transparents là dessus, même lors de l'arrêt de l'usage du tritium) .... mais c'est un autre sujet...

Pour en revenir aux plongeuses vintage, j'ai l'impression que les prix flambent souvent dès que le mot squale figure sur l'annonce... mais j'avoue aussi ne pas les connaître toutes, ni leur potentielle rareté...

LeDocteur a écrit:De rien, si ça peut créer des CHI

Je confirme Doc. La mienne est arrivée il y a quelques temps déjà mais j'avais craqué très facilement

Merci pour ta revue ultra complète. J'ai opté de mon côté pour la version cadran bleu /boitier sablé.

Et j'en suis très heureux ! Je ne vais pas ajouter grand chose après tout ce que le Doc a dit mais je vais quand même insister sur la qualité de finition.
Le rehaut situé entre le cadran et le verre a la même finition sablé que le boitier. Une tuerie pour les yeux    
A noter que sur la version boitier poli, le rehaut sera poli aussi.
Le traitement anti reflet du verre saphir est bluffant. On peut regarder cette montre sous tous les angles, la lecture de l'heure sera toujours aisée (plus facile pour les photos aussi   ).

Concernant les dimensions, elle passe en effet très bien sur les poignets de petite taille surtout si le bracelet est assez épais. Mon poignet fait 17,5cm, les photos vous donneront une idée.

Dernière chose: si vous êtes intéressé par le bracelet mesh squale, vous pouvez le trouver bien moins cher ici (out of stock actuellement). La boucle ne sera pas siglée évidemment

yomcok a écrit:Le traitement anti reflet du verre saphir est bluffant. On peut regarder cette montre sous tous les angles, la lecture de l'heure sera toujours aisée (plus facile pour les photos aussi   ).

Sur certaines montres équipées de saphir, les traitements anti-reflets diffèrent.
Sais-tu s'il y a des critères techniques particuliers à identifier afin de savoir si ce processus anti-reflet l'est vraiment ?

J'en ai absolument aucune idée. Ce qui est certain, c'est que cette squale est au dessus du lot concernant ce critère. Par rapport aux autres plongeuses en ma possession, il n'y a pas photo

yomcok a écrit: J'ai opté de mon côté pour la version cadran bleu /boitier sablé.

Et j'en suis très heureux ! Je ne vais pas ajouter grand chose après tout ce que le Doc a dit mais je vais quand même insister sur la qualité de finition.
Le rehaut situé entre le cadran et le verre a la même finition sablé que le boitier. Une tuerie pour les yeux    

C'est vrai que c'est le genre de détail qui fait sont petit effet et qui prouve que la montre a été conçue avec soin
L'effet de profondeur que cela créé est particulièrement réussi.

Félicitations pour ton acquisition

Quelques photos de cette version spéciale de la Full Lume: la Milk White







C'est une version dérivée de la Full Lume



Cette dernière réinterprétant le modèle vintage




A noter que les nouvelles 50 atmos sont désormais équipées d'un mouvement Sellita SW200-2 et que la gravure "squale" sur le flanc gauche du boîtier a disparu.

Cette version blanche, dérivée de la Full Lume est bien plus désirable que son initiatrice.