Luch électromécaniques
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Luch électromécaniques
Bonsoir,
Voici la dernière arrivée. Une Luch 3045 dans un état impeccable : quelques micro-rayures sur le boitier et le fond également rayé. Après la 3055 (électromécanique à quartz) dont un exemplaire devrait rejoindre le premier, je cherchais une 3045 (électromécanique à transistor). C’est chose faite. Et c’est beau !

Ayant entrepris quelques recherches sur ces mécanismes hybrides, je suis tombé sur un post fort intéressant de vpn, un collectionneur italien membre du forum WUS, qui explique en détail l’histoire de ces montres soviétiques électromécaniques. Avec son autorisation (je l’en remercie vivement), voici une traduction de la partie consacrée à la Luch 3045. Les photos sont celles de ma Luch arrivée ce matin. (A toutes fins utiles, pour les anglophones, le post entier de vpn est par ici : Luch 3045 et 3055)
Je traduirai prochainement la partie de son texte, consacrée à la Luch 3055.

La Luch 3045 a été produite pendant la courte période durant laquelle les entreprises horlogères soviétiques ont mené des expérimentations dans le domaine des montres-bracelets électromécaniques, après l'échec des tentatives précédentes dans les années 60, en raison des coûts de production très élevés et de l'incapacité à industrialiser les mouvements, du fait de manque de financement public.


Malgré les échecs répétés à produire une montre électromécanique soviétique, le développement de ce genre de mouvement n'a pas cessé au fil des ans. En effet, dans la RSS de Biélorussie, Luch était parfaitement en mesure de développer et de produire son propre mouvement électromécanique: le 3045.

La Luch 3045 était une montre très prometteuse. Basée sur le mouvement de la Junghans 600 ATO-Chron (mouvement électromécanique avec bobine fixe et commutation de transistor). La direction de la société biélorusse avait des objectifs plutôt ambitieux pour cette montre, qui devait être la plus moderne de l'Union soviétique des montres électromécaniques. Il y avait également des plans pour exporter la Luch 3045 à l'Ouest, symbole de l'innovation de pointe de l'industrie mécanique et électronique soviétique.
En fait, la Luch 3045 était une montre tout à fait spéciale: le mouvement a été affiné afin de recevoir la certification chronomètre GOST et a été la première montre soviétique à haute fréquence, qui fonctionnait à 28.800 bph.


(photos du vendeur)
Mais contrairement à la direction de Luch, le gouvernement soviétique n'a pas considéré le développement de la montre comme prioritaire. Donc le financement supplémentaire nécessaire pour développer les lignes de production de la 3045 et permettre une large diffusion du produit n’a jamais été octroyé. Le nombre de 3045 effectivement produit n'a pas atteint quelques centaines d'unités. La montre a été produite en deux versions: plaquée or 10k et une variante chromé avec un cadran bleu foncé. Au cours de sa courte vie, la 3045 a été produite en deux types: la première génération avait le fond fermé par une bague vissée tandis que la deuxième génération dispose d’un compartiment pour accéder à la pile, rendant le processus de changement de pile plus facile.

Malgré les plans ambitieux pour la 3045, le projet a été «gelé», mais il n'a pas été stoppé, comme ce qui est arrivé à d'autres modèles tels que le prototype électromécanique NII-Chasprom, la Slava 114ChN, la Slava Transistor (celui-ci a été interrompu en raison de problèmes juridiques avec Bulova), la NII-Chasprom Kvarz (prototype de montre à quartz diapason) et le projet b6-01 (prototype de la première montre soviétique LED, vaguement basé sur le Pulsar P2, une partie de son module ayant été réutilisé pour la B6- 02).
Maintenant, revenons à 1979. À la fin des années 70, le gouvernement soviétique avait finalement réalisé -très tardivement- que le marché de la montre faisait l'objet d'un changement majeur et irréversible en raison du poids de plus en plus important de montres à quartz, et il a finalement accordé la fonds nécessaires pour le développement des premiers mouvements quartz soviétiques analogiques et numériques, ce qui conduisit à la naissance de la Chaika 3050-KR, l’Elektronika 3045/3049 et l’Elektronika-1.
Cependant, faire un mouvement à quartz à partir de zéro, comme cela était arrivé dans la RSS de Russie avec le projet CRP-3050 (un acronyme pour "projet résonateur cristal", du russe "резонатор Проект Кристалл»), n'a pas été facile du tout, et était très couteux.
La société biélorusse Luch n’était pas disposée à demander au gouvernement d’autres fonds pour produire un mouvement qui ne serait guère partagé par d'autres usines, puisque le CRP-3050 était déjà en production. Ainsi, les ingénieurs biélorusses ont eu une idée simple mais efficace: ils pourraient donner une nouvelle vie à l'ancien mouvement 3045, le transformant en un mouvement électromécanique à quartz. Inspiré par Timex Q-Quartz, l'ancien mouvement 3045 a été partiellement redessiné pour accueillir un nouveau module électronique développé par Chaika, avec un cristal de quartz et un oscillateur, ce qui aurait réglé l'oscillation du balancier, corrigeant les erreurs du balancier.
Un rubis supplémentaire a été ajouté, ce qui porta le nombre à 18, et en 1981 la première montre à quartz analogique fabriquée en RSS de Biélorussie vit le jour : la Luch 3055.
(copyright texte : vpn, WUS member, thank you, comrade !)


Voici la dernière arrivée. Une Luch 3045 dans un état impeccable : quelques micro-rayures sur le boitier et le fond également rayé. Après la 3055 (électromécanique à quartz) dont un exemplaire devrait rejoindre le premier, je cherchais une 3045 (électromécanique à transistor). C’est chose faite. Et c’est beau !

Ayant entrepris quelques recherches sur ces mécanismes hybrides, je suis tombé sur un post fort intéressant de vpn, un collectionneur italien membre du forum WUS, qui explique en détail l’histoire de ces montres soviétiques électromécaniques. Avec son autorisation (je l’en remercie vivement), voici une traduction de la partie consacrée à la Luch 3045. Les photos sont celles de ma Luch arrivée ce matin. (A toutes fins utiles, pour les anglophones, le post entier de vpn est par ici : Luch 3045 et 3055)
Je traduirai prochainement la partie de son texte, consacrée à la Luch 3055.

La Luch 3045 a été produite pendant la courte période durant laquelle les entreprises horlogères soviétiques ont mené des expérimentations dans le domaine des montres-bracelets électromécaniques, après l'échec des tentatives précédentes dans les années 60, en raison des coûts de production très élevés et de l'incapacité à industrialiser les mouvements, du fait de manque de financement public.


Malgré les échecs répétés à produire une montre électromécanique soviétique, le développement de ce genre de mouvement n'a pas cessé au fil des ans. En effet, dans la RSS de Biélorussie, Luch était parfaitement en mesure de développer et de produire son propre mouvement électromécanique: le 3045.

La Luch 3045 était une montre très prometteuse. Basée sur le mouvement de la Junghans 600 ATO-Chron (mouvement électromécanique avec bobine fixe et commutation de transistor). La direction de la société biélorusse avait des objectifs plutôt ambitieux pour cette montre, qui devait être la plus moderne de l'Union soviétique des montres électromécaniques. Il y avait également des plans pour exporter la Luch 3045 à l'Ouest, symbole de l'innovation de pointe de l'industrie mécanique et électronique soviétique.
En fait, la Luch 3045 était une montre tout à fait spéciale: le mouvement a été affiné afin de recevoir la certification chronomètre GOST et a été la première montre soviétique à haute fréquence, qui fonctionnait à 28.800 bph.


(photos du vendeur)
Mais contrairement à la direction de Luch, le gouvernement soviétique n'a pas considéré le développement de la montre comme prioritaire. Donc le financement supplémentaire nécessaire pour développer les lignes de production de la 3045 et permettre une large diffusion du produit n’a jamais été octroyé. Le nombre de 3045 effectivement produit n'a pas atteint quelques centaines d'unités. La montre a été produite en deux versions: plaquée or 10k et une variante chromé avec un cadran bleu foncé. Au cours de sa courte vie, la 3045 a été produite en deux types: la première génération avait le fond fermé par une bague vissée tandis que la deuxième génération dispose d’un compartiment pour accéder à la pile, rendant le processus de changement de pile plus facile.

Malgré les plans ambitieux pour la 3045, le projet a été «gelé», mais il n'a pas été stoppé, comme ce qui est arrivé à d'autres modèles tels que le prototype électromécanique NII-Chasprom, la Slava 114ChN, la Slava Transistor (celui-ci a été interrompu en raison de problèmes juridiques avec Bulova), la NII-Chasprom Kvarz (prototype de montre à quartz diapason) et le projet b6-01 (prototype de la première montre soviétique LED, vaguement basé sur le Pulsar P2, une partie de son module ayant été réutilisé pour la B6- 02).
Maintenant, revenons à 1979. À la fin des années 70, le gouvernement soviétique avait finalement réalisé -très tardivement- que le marché de la montre faisait l'objet d'un changement majeur et irréversible en raison du poids de plus en plus important de montres à quartz, et il a finalement accordé la fonds nécessaires pour le développement des premiers mouvements quartz soviétiques analogiques et numériques, ce qui conduisit à la naissance de la Chaika 3050-KR, l’Elektronika 3045/3049 et l’Elektronika-1.
Cependant, faire un mouvement à quartz à partir de zéro, comme cela était arrivé dans la RSS de Russie avec le projet CRP-3050 (un acronyme pour "projet résonateur cristal", du russe "резонатор Проект Кристалл»), n'a pas été facile du tout, et était très couteux.
La société biélorusse Luch n’était pas disposée à demander au gouvernement d’autres fonds pour produire un mouvement qui ne serait guère partagé par d'autres usines, puisque le CRP-3050 était déjà en production. Ainsi, les ingénieurs biélorusses ont eu une idée simple mais efficace: ils pourraient donner une nouvelle vie à l'ancien mouvement 3045, le transformant en un mouvement électromécanique à quartz. Inspiré par Timex Q-Quartz, l'ancien mouvement 3045 a été partiellement redessiné pour accueillir un nouveau module électronique développé par Chaika, avec un cristal de quartz et un oscillateur, ce qui aurait réglé l'oscillation du balancier, corrigeant les erreurs du balancier.
Un rubis supplémentaire a été ajouté, ce qui porta le nombre à 18, et en 1981 la première montre à quartz analogique fabriquée en RSS de Biélorussie vit le jour : la Luch 3055.
(copyright texte : vpn, WUS member, thank you, comrade !)


FHP92- Commissaire politique
- Messages : 1027
Date d'inscription : 13/06/2012
Age : 52
Re: Luch électromécaniques
Wahou! J'adore le style!
C'est franchement dommage que Luch ne fasse pas plus de modèles sur la base des vintages.
J'aime bien en apprendre sur l'histoire d'une montre, c'est sympa de pouvoir en parler.
Ta collection de Luch doit commencer à te prendre de la place!
C'est franchement dommage que Luch ne fasse pas plus de modèles sur la base des vintages.
J'aime bien en apprendre sur l'histoire d'une montre, c'est sympa de pouvoir en parler.
Ta collection de Luch doit commencer à te prendre de la place!

LaToupie- Messages : 16
Date d'inscription : 27/11/2014
Age : 34
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