Les bracelets soviétiques pour montres (1)

Mes cher(e)s ami(e)s, bonne fête à vous.
Je suis enfin arrivé à un panorama passable de la production des bracelets montres en URSS.
Il y a encore plein de lacunes mais bon, à un certain moment, faut savoir lâcher l'affaire: elle m'a déjà pris bien assez de temps...
Premier épisode:

Les bracelets de la Fabrique de Bijoux de Moscou

En 1920, les maîtres joailliers employés par des célèbres bijoutiers (Khlebnikov, Ovchinnikov et Fabergé), A. Voronin, I. K. Efremov et M. Firsov ont fondé la coopérative « Chompol (Артель « Шомпол »). Leur production marque le renouveau du filigrane, une technique de joaillerie qui consiste à réaliser un motif ajouré à partir de fils fins en or, en argent ou en cuivre, unis ou filés en brins.
En août 1936 est créé le SoyuzYuvelirtorg (Союзювелирторг) qui chapeaute tous les services du commerce de gros et de détail des bijoux, dont le Мосгорметпромсоюз moscovite.


La coopérative Chompol au 38 rue Volodarskogo St., (1936-1943)

La coopérative « Bijoutiers de Moscou » du département Roskhudozhpromsoyuz (Росхудожпромсоюз) de l’industrie métallurgique du Comité exécutif de la ville de Moscou. 7 rue Kapelsky (1944-1960).

En 1947 les coopératives de joaillerie sont réorganisées et fusionnées. C’est la naissance de la Fabrique de bijou de Moscou (Московский Московский ювелирный завод МЮЗ) et le début de l’industrie soviétique de la bijouterie. La production en série de bijoux avec des pierres précieuses, en argent niellé, en filigrane commence. Les artistes O. Dvoryatkina, T. Novikova, M.A. Tone conçoivent de nouveaux modèles. Avec le temps, une part de la production sera consacrée au bijoux fantaisie (en laiton dorés). Dans les années ’50 et ’60 sont produites des broches, des boucles d’oreilles, des bagues en malachite, en calcédoine, en cornaline, en agate, en jaspe, en opale, en rhodonite, en grenat et en lapis-lazuli étaient utilisés comme pierres d’insertion dans les bijoux. Le principal fournisseur de pierres était la Tchécoslovaquie (pierres de couleur) et l’Inde (turquoise naturelle).
Un maître joaillier de la fabrique, Vladimir Loukine, fut désigné meilleur graveur de l’URSS et fut choisi pour graver les récompenses gouvernementales.


La Fabrique de bijoux de Moscou, relevant du Comité exécutif de la ville de Moscou, 5 rue Slesarny (1961-1965).

La nouvelle usine, 5 rue Nagatinskaya

En 1971 le nouveau bâtiment de la Fabrique est construit dans le quartier de Nagatino-Sadovniki, 5 rue Nagatinskaya (la fabrique l’occupe encore aujourd’hui). Auparavant, les ateliers étaient dispersés dans différents quartiers de Moscou: dans la rue Dostoevsky (galvanisation, chromage, onodirovanie), dans la rue Seyezzhinsky (galvanisation-dorure et argenture), dans la rue Olkhovskaya (estampage et assemblage de bracelets), dans la rue Vorontsovskaya (or), dans la rue Slesarny (estampage d’articles en argent, niellage et filigrane). C’est au n°4 rue Bolshiye Kamenshchiki que se trouvait la direction de l’usine et le magasin de la fabrique.

Au printemps 1974, les ateliers commencent à s’installer progressivement dans le nouveau bâtiment. En mai 1977, la Fabrique fonctionne à plein régime, sur des machines modernes, les produits les plus divers : bijoux en or et en argent, revêtus de nielle et d’émail, vaisselle de table et de thé, bracelets de montre chromés, nickelés et dorés, cristal dans des montures en argent, cadeaux pour récompenses officielles.


L’automatisation de la production est achevé en 1991. La Fabrique emploie alors des joailliers tels que Ryabinov D.I., Popov O.L., Pozdnyakov D.V., Klimov D.V., Novozhilov A.N., qui créent des bijoux de conception unique. Les produits de l’usine ont été exposés lors d’expositions internationales et intersyndicales de bijoux. Durant cette période, la Fabrique était la seule entreprise de la RSFS de Russie spécialisée dans la dorure, l’onodisation, le chromage des bracelets, l’argenture de la vaisselle et des cadres en cristal melchior.

En 1985, pour commémorer le 40e anniversaire de la victoire dans la Grande Guerre patriotique, la Fabrique a produit plus de neuf millions d’Ordres de la Grande Guerre patriotique (1re et 2e classes), ce qui a entraîné la suspension temporaire de la production de la gamme traditionnelle de l’usine.


Pendant la Perestroïka, la Fabrique s’est réorientée vers la production de bijoux en or sans pierres précieuses et a pratiquement cessé de produire des pièces en argent. Parallèlement, des modèles de bijoux avec des pierres précieuses – diamants, émeraudes, rubis et saphirs – sont développés. En 1990, l’usine est privatisée et incorporée dans une grande holding internationale dans le domaine de la taille et de l’exploitation des diamants. La société existe encore aujourd’hui.

Modèle 1 (numérotation arbitraire)


Modèle 2



Modèle 3:


Modèle 4:





Modèle 5:




Modèle 6:



Modèle 7:



Modèle 8:


Modèle 9:


Modèle 10:




Modèle 11:


Modèle 12:


Modèle 13, avec les mêmes maillon mais pas les mêmes attaches:


Modèle 14:

Merci beaucoup pour cette totale découverte.
Et seulement pour l’anecdote, le bracelet n°9 est esthétiquement une vraie réussite.
Sais-tu ce qu’il en était de la qualité de ces bracelets ?

Bonne fêtes à toi également, Hanoi

D'après les forums russes, la qualité était très variable sans qu'on puisse savoir à l'avance à quoi s'en tenir (genre: telle usine faisait de bons produits et telle autre des mauvais).
Je ne porte presque jamais de bracelet métallique soviétique (pas faute d'en avoir pourtant!) sinon un "Léningrad" que je vous présenterai bientôt et qui fait parfaitement le taf.